En France, un employé a pour habitude de travailler 35 heures par semaine, à raison de 5 journées de 7 heures par semaine. Ce modèle très largement répandu pourrait bien se voir bousculer par une idée qui germe dans plusieurs pays du monde : une semaine de travail qui ne compterait plus que 4 jours de travail.
C’est en Islande que la semaine de 4 jours est la plus répandue. Un projet pilote a même déjà été lancé par le gouvernement pour connaître l’impact sur la productivité, le bien-être des travailleurs, mais aussi sur la rentabilité, il ne faut pas s’en cacher.
Si en France, l’idée d’en faire une loi est loin de toutes considérations, certaines entreprises ont tout de même adopté un mode de fonctionnement différent de celui qu’on a l’habitude de côtoyer. Tour du monde de ces pratiques pour le moment marginales mais qui pourraient bien se faire plus largement adopter dans les prochaines années.
L’Islande, avant-gardiste de la semaine de 4 jours
Ce ne sont pas moins de 2 000 salariés qui ont pris part au projet pilote de l’Islande consistant à tester à grande échelle l’impact de la semaine de 4 jours. Le projet avait déjà été plébiscité depuis longtemps dans le pays, et cette étude réalisée entre 2015 et 2019 a répondu à toutes les attentes. Les 1% de la population islandaise de l’étude ont pu travailler 4 jours par semaine tout en conservant le même salaire qu’avant. Les résultats montrent un effet positif sur la productivité et le bien-être des travailleurs.
De nombreuses entreprises pratiquent ce concept depuis plusieurs années, mais le généraliser au niveau national serait une grande première.
Des adaptations du temps de travail pour la Suède et la Finlande
En Suède, il ne s’agit pas de réduire le nombre de jours travaillés mais plutôt le nombre d’heures quotidien de travail. Ainsi, depuis 2015 certaines administrations et entreprises sont-elles passées aux 6 heures de travail par jour, sans baisse de salaire. Contrairement aux idées reçues, cela a eu pour conséquences d’augmenter la productivité et les recettes fiscales. C’est le cas par exemple à Göteborg où Toyota a réduit le temps de travail des mécaniciens pour une augmentation des bénéfices de 25% entre 2002 et 2015.
En Finlande, les travailleurs doivent réaliser 40 heures de travail par semaine réparties en 5 journées de 8 heures. Ils ont cependant le droit de commencer ou de terminer jusqu’à trois heures plus tôt ou plus tard que les heures classiques de bureau, et ce depuis 1996. Cette législation a ainsi permis au pays d’être celui avec les horaires les plus flexibles au monde en 2011 avec 92% des entreprises qui permettent à leurs employés d’adapter leurs horaires.
Moins d’heures de travail en Espagne et au Japon
Les pays enclins au passage à la semaine de 4 jours sont des pays où les heures de travail sont plus importantes qu’en France. En Espagne, comme en Islande, les semaines de travail comptent 40 heures (au lieu de 35 heures chez nous). En 2022, l’État espagnol souhaite expérimenter des semaines à 32 heures de travail sans perte de salaires. L’expérience devrait être réalisée sur 200 entreprises de tailles et secteurs différents pendant 3 ans.
Au Japon, l’expérience de la semaine de 4 jours a été réalisée chez Microsoft ou un week-end de trois jours pour les employés a été mis en place. Le résultat est sans appel avec une hausse de la productivité de 40%.
Des entreprises françaises sensibles au bien-être de leurs employés
Notre pays n’est pas en reste lorsqu’il s’agit d’adapter le temps et les horaires de travail. Des entreprises comme LDLC ont déjà opté pour la semaine de 4 jours, toujours avec maintien de salaire total. Chez Welcome To The Jungle, les salariés ont le choix de prendre leur mercredi ou leur vendredi, avec une révision trimestrielle pour éviter que certains ne se sentent lésés. D’autres entreprises comme Love Radius permettent à leurs employés de ne pas travailler le vendredi, mais uniquement de mai à septembre, période où l’activité est moins forte.
Certaines entreprises ont plutôt opté pour une organisation libre de congés, c’est-à-dire que le nombre de jours de congés est illimité. D’autres encore laissent le libre choix des horaires à leurs collaborateurs. C’est d’ailleurs l’option qu’a retenu Mageco Conseils.
En France, le nombre d’heures de travail par employé diminue lorsque la taille de l’entreprise augmente. Il est également important de noter que ces mesures de libre choix des congés et d’heures de travail sont bien plus faciles à mettre en place lorsque les collaborateurs sont expérimentés car les juniors auront plus de mal à déterminer le temps nécessaire pour accomplir leurs missions.